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pas changé : À la place d’Alexandre II, Alexandre III, puis Nicolas II. À la place de Bogoliepov, Glazov ; à la place de Sipiaguine, Plehwe ; à la place de Bobrikov, Obolensky.

Je n’ai pas achevé ce passage que déjà Plehwe n’est plus là et à sa place on pense nommer quelque autre, probablement encore plus nuisible que Plehwe, parce que, après le meurtre de Plehwe, le gouvernement doit devenir encore plus cruel. On ne peut nier le courage des hommes comme Khaltourine[1], Ryssakov, et Mikhaïlov[2], et maintenant les meurtriers de Bobrikov et de Plehwe, qui sacrifièrent leur vie pour atteindre un but inaccessible. De même on ne peut méconnaître le courage et l’abnégation de ceux qui, avec les sacrifices les plus grands, vont au peuple pour souffler la révolte, de ceux qui impriment et répandent les brochures révolutionnaires.

Mais il est impossible de ne pas voir que l’activité de ces hommes ne peut mener qu’à leur perte et à l’aggravation de la situation générale. Ce fait que des hommes intelligents, moraux, peuvent s’adonner entièrement à une activité si évidemment inutile peut s’expliquer seulement parce que, dans l’activité révolutionnaire, il y a

  1. Il essaya de faire sauter le palais d’hiver en 1880.
  2. Deux des auteurs du meurtre d’Alexandre II.