sens pratique d’un homme qui ne comprend pas toute la difficulté de gouverner, et surtout paraîtra telle l’idée de reconnaître la terre comme une propriété commune, mais je sais aussi que, pour ne pas être forcé de commettre sur le peuple des violences de plus en plus cruelles, il n’y a qu’un seul moyen : prendre pour but ce qui est le désir du peuple, et, sans attendre que le tombereau glisse et frappe les jambes, le conduire soi-même, c’est-à-dire marcher au premier rang de la réalisation : des meilleures formes de la vie. Pour les Russes, ce but ne peut être que l’abolition de la propriété foncière. Seulement alors le gouvernement pourra, sans faire comme maintenant des concessions indignes, exercer des contraintes envers les ouvriers des fabriques et la jeunesse des écoles, sans crainte pour son existence, être le guide de son peuple et le diriger réellement.
Vos conseillers vous diront qu’affranchir la terre du droit de propriété, c’est une fantaisie irréalisable. Selon eux, forcer un peuple vivant, de cent millions d’âmes, à cesser de vivre, à rentrer dans la coquille qu’il a fait craquer depuis longtemps, ce n’est pas une fantaisie, mais la réalité, et l’œuvre la plus sage et la plus pratique. Mais il suffit de réfléchir sérieusement pour comprendre ce qui est irréalisable et nuisible, bien que se faisant, et, au contraire,