a un certain degré, plus proche que tout autre, de la réalisation des formes meilleures de la vie, et auquel la vie tend. Cinquante années auparavant, ce degré le plus proche était l’abolition de l’esclavage, de nos jours c’est l’émancipation des masses ouvrières de cette minorité qui pèse sur elles, ce qu’on appelle la question ouvrière.
Dans l’Europe occidentale, l’atteinte de ce but semble possible par la socialisation des usines et des fabriques. Cette solution de la question est-elle juste ou non ? est-elle possible ou non pour les peuples occidentaux ? Mais, pour la Russie actuelle, cette solution n’est évidemment pas applicable.
En Russie, où une énorme partie de la population vit de la terre et se trouve sous la dépendance absolue des gros propriétaires fonciers, l’émancipation des travailleurs, évidemment, ne peut être atteinte par la socialisation des fabriques et des usines. Pour le peuple russe, la délivrance ne peut s’effectuer que par l’abolition de la propriété foncière et la reconnaissance de la libre possession de la terre. C’est, depuis longtemps, le désir le plus ardent du peuple russe, et il attend toujours que le gouvernement russe le réalise.
Je sais que vos conseillers verront dans ces idées le comble de la légèreté et le manque de