siste à se placer en tête du mouvement du peuple du mal vers le bien, des ténèbres vers la lumière, et à le conduire au but le plus proche de ce mouvement. Et, pour être en état de le faire, il faut, avant tout, donner au peuple la possibilité d’exprimer ses désirs et ses besoins, et, les ayant entendus, remplir ceux d’entre eux qui correspondent, non aux besoins d’une classe, mais à ceux de la majorité du peuple, à ceux de la masse du peuple ouvrier.
Et les désirs qu’exprimerait maintenant le peuple russe, si on lui donnait la possibilité de le faire, selon moi, seraient les suivants :
Avant tout, le peuple ouvrier dirait qu’il désire être débarrassé de ces lois exclusives qui le mettent dans la situation d’un paria ne jouissant pas des droits de tous les autres citoyens. En outre, il dirait qu’il veut la liberté de déplacement, la liberté de l’enseignement, de la croyance, qui répond à ses besoins spirituels. Et, le principal, le peuple de cent millions, dirait d’une seule voix qu’il désire la libre jouissance de la terre, c’est-à-dire l’abolition du droit de propriété foncière.
Et voilà, cette abolition du droit de la propriété foncière est, selon moi, le but le plus proche que le gouvernement doive se proposer d’atteindre en notre temps.
Dans chaque période de la vie humaine, il y