souffrir de la faim et du froid, ils durent se couvrir avec des habits, bêcher la terre, cultiver et récolter les fruits et les grains.
— « Le travail les unira, pensa Dieu. C’est impossible à un seul de couper et de transporter les poutres, de bâtir les habitations ; c’est impossible qu’un seul fabrique les instruments de travail, sème, récolte, tisse, couse les habits. Il est facile de comprendre que plus nombreux ils seront à travailler ensemble, plus ils fabriqueront, plus la vie leur sera facile et plus ils seront unis. »
Quelque temps se passe encore. Dieu vint de nouveau regarder comment vivaient les hommes.
Mais les hommes vivaient encore plus mal qu’auparavant. Ils travaillaient en commun (ils ne pouvaient faire autrement), mais pas tous ensemble : il se séparaient en petits groupes et chaque groupe tachait d’ôter le travail des autres, et tous s’empêchaient l’un l’autre d’employer à la lutte leur temps et leurs forces, et pour tous c’était mal. Voyant que ce n’était pas bien, Dieu résolut de laisser les hommes ignorants de l’heure de leur mort et de faire qu’ils pussent mourir à n’importe quel moment. Et il le leur déclara :
— « Quand ils sauront que chacun d’eux peut mourir à n’importe quel moment, pensa Dieu, ils