tenait les mains contre son ventre ; au-dessous des mains le sang coulait. Quand il fut arrivé près du roi l’homme barbu tomba à terre et, sans remuer, gémit faiblement. Le roi aidé de l’ermite ouvrit l’habit de cet homme.
Il avait au ventre une large blessure. Le roi le lava comme il put avec son mouchoir et une serviette et l’ermite la pansa. Mais le sang ne cessait de couler. Le roi remplaça plusieurs fois le pansement mouillé de sang chaud, de nouveau lava et pansa la blessure. Quand le sang s’arrêta, le blessé reprit connaissance et demanda à boire. Le roi apporta de l’eau fraîche et lui donna à boire. Cependant le soleil s’était couché tout à fait et la fraîcheur était venue, c’est pourquoi le roi, avec l’aide de l’ermite, transporta l’homme barbu, dans la cellule, et le posa sur la couche de l’ermite. Là le blessé ferma les yeux et parut s’endormir.
Le roi était si fatigué de la marche et du travail, qu’assis sur le seuil il s’endormit aussi et d’un sommeil si profond qu’il dormit toute la courte nuit d’été. Quand le matin il s’éveilla, pendant longtemps il ne put comprendre où il était et quel était cet homme étrange, barbu, qui, couché sur le lit, le fixait de ses yeux brillants.
— Pardonne moi, dit d’une voix faible l’homme barbu, quand il s’aperçut que le roi était éveillé et le regardait.