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les médecins ; ce sont les soldats, disaient les quatrièmes.

À la troisième question : quelle œuvre est la plus importante au monde ? les uns répondaient les sciences ; les autres, l’art militaire ; les troisièmes, l’adoration de Dieu.

Vu la diversité des réponses, le roi n’accepta aucune d’elles et ne récompensa personne ; et, afin d’avoir une réponse sûre à ces questions, il résolut d’aller interroger un ermite, réputé pour sa sagesse.

Cet ermite vivait dans la forêt, ne sortait jamais, ne recevait que des gens simples. Aussi le roi s’habilla-t-il de vêtement pauvres et, avant d’arriver avec sa suite jusqu’à la cellule de l’ermite, il descendit de cheval et s’y rendit seul à pied.

Quand le roi s’approcha de l’ermite, celui-ci était devant sa cellule et retournait un massif. En apercevant le roi, il le salua et aussitôt se remit à creuser.

L’ermite était maigre et faible. Il enfonça la pelle dans la terre puis, ayant retourné le petit tas de terre, il soupira lourdement.

Le roi s’approcha de lui et lui dit :

— Je suis venu chez toi, sage ermite, pour te demander la réponse à trois questions : Quel temps faut-il connaître et ne pas laisser échapper pour ne pas s’en repentir après ? Quelles sont