les domestiques, le cuisinier ? Ils sont tous à vendre… » Et sa pensée se porta sur son valet de chambre très élégant. « Il n’y a qu’à lui donner mille roubles et il fera tout. Et le cuisinier aussi… » Trofine, tout ému par ces réflexions, voulut boire un verre d’eau pour se calmer. Il prit le verre qui était préparé près de son lit, sur la table de nuit. Au fond du verre, il remarqua quelque chose de blanc. « Qu’est-ce ! Non, ils ne m’y prendront pas », dit-il, et il se leva, jeta l’eau, s’approcha de son lavabo et but l’eau qui était là. « Oui, la lutte de tous contre tous. Alors luttons et ne bâillons point. Je serai plus prudent, je ne prendrai plus d’autres aliments que ceux que prendra ma femme. Oui, et elle aussi ! Elle sait qu’elle héritera d’un septième, et ses parents pauvres l’assiègent depuis longtemps. Oui, à la guerre comme à la guerre. Je dois agir de telle sorte qu’ils n’aient aucun avantage à ma mort. Je dois faire un testament qui les privera de tout, si bien que ma mort sera une perte pour eux. Oui, demain, je ferai cela le leur dirai. »
II
Il aurait voulu dormir, mais ses pensées l’en empêchèrent. Il décida d’écrire son testament.