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Les privations, les douleurs, les souffrances nous chassent du domaine de la vie inférieure, pleine de misères et d’obstacles, de la vie matérielle, dans le domaine de la vie spirituelle, joyeuse et libre. Il n’en résulte pas qu’il faille chercher les souffrances, mais que les souffrances, comme tout ce qui arrive au monde, sont un bien pour l’homme.

Les souffrances régularisent notre vie. Les lampes à acétylène sont construites de telle façon que le carbure, au contact de l’eau, dégage du gaz, et quand le gaz est en trop grande quantité, il soulève le carbure et la formation du gaz cesse. De même pour la vie matérielle quand elle est trop pleine de souffrances (sa propriété est d’engendrer les souffrances), la conscience et l’attention se soulèvent, se transforment en désirs spirituels, et les souffrances cessent.


§


Dieu existe, non pour remplir nos caprices et nos fantaisies : c’est nous qui existons pour remplir sa volonté.


§


Toute la vie de l’homme éveillé à la vie spirituelle doit se passer en une lutte entre les exigences de la raison — c’est-à-dire divines — et