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brûler les villages, ruiner les peuples, puis rencontrer une autre agglomération de viande humaine, se ruer dessus, faire des lacs de sang, des plaines de chair pilée mêlée à la terre boueuse et rougie, des monceaux de cadavres, avoir les bras ou les jambes emportées, la cervelle écrabouillée sans profit pour personne, tandis que vos vieux parents, votre femme et vos enfants meurent de faim, voilà ce qu’on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme ! (Guy de Maupassant, Sur l’eau.)


Nous nous bornerons à rappeler que les différents États de l’Europe ont accumulé une dette de 130 milliards, dont 110 environ depuis un siècle, et que cette dette colossale provient presque exclusivement des dépenses de guerre, qu’ils tiennent sur pied, en temps de paix, plus de 4 millions d’hommes et peuvent porter ce chiffre à 19 millions en temps de guerre ; que les deux tiers de leurs budgets sont absorbés par le service de la dette et l’entretien des armées de terre et de mer. (G. de Molinari. Esquisse de l’organisation politique et économique de la société future, p. 35, 36.)


De nouveau la guerre, de nouveau les souffrances utiles à personne, provoquées par rien ; de nouveau le mensonge, de nouveau l’abrutissement, la bestialité des hommes !

Des hommes, des centaines de mille hommes séparés par dix mille verstes, d’un côté des Bouddhistes, dont la loi défend non seulement le meurtre des hommes, mais celui des ani-