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l’Église a de l’Église : et cette conception n’est autre que le droit pour elle seule d’enseigner. Pour expliquer ce droit, elle affirme qu’elle est infaillible. Elle est infaillible, dit-elle, parce qu’elle puise sa doctrine dans la vérité du Christ. Mais dès lors que deux doctrines puisent également leur source dans le christianisme, toute leur base, toutes leurs preuves et tout ce qui s’y appuie s’écroulent, et il ne reste que les allégations de ces doctrines insensées et les prétextes qu’elles invoquent. Or, ces prétextes sont clairs, maintenant que nous voyons les palais et les voitures des archevêques, mais ils étaient clairs aussi, au VIe siècle, quand on voyait le luxe des patriarches ; ils étaient clairs aussi au temps des premiers apôtres, si l’on prend en considération le désir de chaque maître de justifier la vérité de sa doctrine.


III


L’Église affirme que sa doctrine est basée sur la doctrine divine. Les preuves des Actes des Apôtres et des Épîtres, dans ce cas, sont mal choisies, car les apôtres furent les premiers hommes qui émirent le principe de l’Église, de cette même Église dont il faut prouver la vérité. C’est pourquoi leur doctrine, de même