ments les plus insignifiants, les plus sots, presque par action réflexe, par l’instinct de sauvegarde, ne permettent jamais des préparatifs sérieux de révolte, et, toujours, sans aucun effort, étouffent les tentatives timides de rébellion que les révolutionnaires en retard sur leur temps font encore parfois et qui, par leurs soulèvements, n’aboutissent qu’à augmenter le pouvoir des gouvernements.
Le seul moyen de vaincre les gouvernements est maintenant celui-ci : que l’armée formée des gens du peuple, après avoir compris l’injustice, le dommage que leur cause le gouvernement, cesse de le soutenir.
Mais, sous ce rapport aussi, les gouvernements, sachant que leur force principale est l’armée, ont si bien organisé le recrutement et la discipline qu’aucune propagande dans le peuple ne peut arracher l’armée des mains du gouvernement. Pas un seul homme appartenant à l’armée et qui est soumis à l’hypnotisme qu’on appelle la discipline, en dépit de toute conviction politique, ne peut, étant dans les rangs, se dérober au commandement, de même qu’il ne peut pas ne point abaisser la paupière quand on menace son œil. Et les jeunes gens de vingt ans qu’on recrute pour le service et qui sont élevés dans l’esprit mensonger, ecclésiastique ou matérialiste et, en outre, patrioti-