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Le chrétien s’affranchit de la loi de l’État parce qu’il n’en a besoin ni pour lui, ni pour les autres, puisqu’il juge la vie humaine plus garantie par la loi d’amour qu’il professe que par la loi soutenue par la violence.

Pour le chrétien qui connaît les besoins de la loi d’amour, les besoins de la loi de violence non seulement ne peuvent être obligatoires, mais ils se présentent à lui comme des erreurs qui doivent être dénoncées et détruites.

L’essence du christianisme, c’est l’accomplissement de la volonté de Dieu qui n’est possible qu’avec la liberté extérieure absolue. La liberté est la condition nécessaire de la vie chrétienne. La profession du christianisme affranchit l’homme de tout pouvoir extérieur et, en même temps, lui donne la possibilité d’atteindre cette amélioration de la vie qu’il cherche vainement par le changement des formes extérieures de la vie.

Il semble aux hommes que leur situation s’améliore grâce aux changements des formes extérieures de la vie, et, cependant ces changements ne sont pas toujours la conséquence d’une modification de la conscience ; or la vie ne s’améliore que dans la mesure où ces changements sont basés sur une évolution de la conscience.

Tous les changements extérieurs des formes