nécessaire. En cela est l’essence du christianisme. C’est pourquoi le salut de l’asservissement dans lequel se trouvent les hommes, impossible pour les hommes aux idées sociales, est réalisé par le christianisme : la conception sociale de la vie doit être remplacée par la conception chrétienne de la vie.
Le but de la vie générale ne peut être entièrement connu, — dit à chacun la doctrine chrétienne, — il se présente à toi uniquement comme le rapprochement de plus en plus grand, de tous, vers un bien infini : la réalisation du royaume de Dieu, tandis que tu connais indubitablement le but de la vie personnelle qui consiste à réaliser en toi la perfection la plus grande, l’amour, nécessaire pour la réalisation du royaume de Dieu. Et ce but, tu le connais toujours, et il est toujours accessible. Tu peux ignorer les meilleurs buts particuliers, extérieurs ; on peut placer des obstacles entre eux et toi, mais personne et rien ne peuvent arrêter le rapprochement vers la perfection intérieure, l’augmentation de l’amour, en toi et dans les autres. Et que l’homme remplace le but extérieur, social, mensonger, par le seul but vrai, indiscutable, accessible, intérieur de la vie, aussitôt tomberont toutes les chaînes qui semblaient impossibles à rompre, et il se sentira tout à fait libre.