mes sociaux, songent à organiser une société où l’homme serait libre ! Mais quelle société morale et raisonnable peut-on édifier avec de tels hommes ? Avec de pareils hommes, en quelque combinaison qu’on les mette, on ne peut qu’arranger un troupeau d’animaux dirigés par les cris et les fouets des bergers.
Un pesant fardeau s’est abattu sur les hommes et les écrase, et les hommes, écrasés de plus en plus, cherchent le moyen de s’en délivrer.
Ils savent qu’en unissant leurs forces ils pourraient soulever le fardeau et le renverser, mais ils ne peuvent se mettre tous d’accord sur la façon de s’y prendre, et chacun s’incline de plus en plus, laissant le fardeau appuyer sur les épaules des autres. Et le fardeau écrase de plus en plus les hommes et tous auraient déjà péri s’il ne s’en trouvait dont les actes sont guidés non par les considérations des conséquences extérieures des actes, mais par l’accord des rites avec la conscience.
Ces hommes sont les chrétiens : au lieu du but extérieur dont l’atteinte exige le consentement de tous, ils se donnent un but intérieur accessible sans qu’aucun consentement soit