sphères de la société russe, noble, riche, intelligente, sans aucun remords de conscience, on se réjouit de la perte de milliers de vies humaines. Aujourd’hui, j’ai reçu d’un matelot, d’un homme qui est à l’échelon le plus inférieur de la société, la lettre suivante :
« Lettre du matelot (suivent les nom et prénoms).
« Bien estimé Léon Nicolaïévitch, je vous salue bas et vous envoie avec amour le respect et le salut. Bien estimé Léon Nicolaïévitch, j’ai lu vos œuvres, elles m’ont fait plaisir, et j’aime beaucoup les lire. Puisque chez nous, maintenant, il y a la guerre, alors, écrivez-moi, je vous prie, s’il plaît à Dieu ou non que les autorités nous forcent de tuer ? Je vous prie, Léon Nicolaïévitch, écrivez-moi, s’il vous plaît, s’il existe maintenant au monde la vérité ou non ? Chez nous, à l’église, on fait des prières et le prêtre mentionne l’armée aimée du Christ. Est-ce vrai ou non, que Dieu aime la guerre ? Je vous prie de m’écrire, Léon Nicolaïévitch, si vous n’avez pas de livres où je pourrais voir s’il y a au monde la vérité ou non. Envoyez-moi ces livres, je paierai ce que cela coûtera. Je vous prie de ne pas refuser ma demande ; s’il n’y a pas de livres pareils, envoyez-moi une lettre, je serai