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le lieu. C’est pour les Chinois la coutume d’allumer les cierges sur les tablettes des parents ; pour le mahométan le pèlerinage à certains lieux ; pour l’Hindou une certaine quantité d’oraisons ; pour le soldat la fidélité au drapeau et l’honneur de l’uniforme ; pour l’homme du monde le duel, pour le montagnard la vendette ; c’est la coutume de manger certains mets à des jours déterminés ; c’est une certaine manière d’élever ses enfants ; enfin ce sont les visites, un certain arrangement de l’habitation, certaines manières de célébrer les funérailles, les naissances et les noces, en un mot une foule d’actions et de procédés qui remplissent toute la vie. On donne à cela le nom de convenances, de coutumes, et plus souvent celui de devoir et même de devoir sacré.

Voilà ce qui règle la conduite de la majorité des hommes, et non les explications sur la vie données par les Pharisiens et les Scribes. Dés l’enfance, l’homme aperçoit autour de lui des gens qui accomplissent ces choses avec beaucoup d’assurance et de solennité, et, faute d’une explication rationnelle sur le sens de sa