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au bien, nous ne pouvons rien te dire que tu ne saches sans nous ; tu vis, et voilà, tout, tâche de vivre aussi bien que possible.

Et celui qui doute, n’ayant reçu aucune réponse à sa question, pas plus des uns que des autres, reste comme il était auparavant sans autre guide dans la vie que les besoins de sa personnalité.

Parmi ceux qui doutent, les uns, suivant le raisonnement de Pascal, après s’être dit que tout ce par quoi les Pharisiens nous effraient, si nous ne suivons pas leurs prescriptions, peut être vrai, remplissent toutes les prescriptions des Pharisiens, quand ils en trouvent le temps (ils n’ont rien à y perdre, et peuvent en retirer un grand avantage) ; les autres, d’accord avec les Scribes, nient carrément l’existence de toute autre vie, aussi bien que toute cérémonie religieuse et se disent : « Je ne suis pas le seul, tous ont vécu et vivent de la sorte ; advienne que pourra. » Les uns comme les autres restent privés de toute explication du sens de leur véritable vie. Et cependant il faut vivre.