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lité pour qu’en réponse à ces questions, il apprenne les définitions de la vie, données il y a bien longtemps à l’humanité par ses grands maîtres, qui se sont trouvés, des milliers d’années avant lui, dans les mêmes conditions.

Les doctrines des Pharisiens et des Scribes cachent si soigneusement ces définitions que bien peu parviennent à les voir. Les uns, les Pharisiens, à cette question : « Pourquoi cette vie misérable ? » répondent : La vie est misérable, elle l’a toujours été et doit l’être toujours. Le bien de la vie n’est pas dans son présent, mais dans son passé, avant elle, et dans son futur, après elle. Et les Pharisiens, brahmines, bouddhistes, taosistes, hébreux, disent toujours cette seule et même chose.

La vraie vie est un mal, et l’explication de ce mal est dans le passé, dans l’apparition du monde et de l’homme, tandis que la réparation du mal existant est dans l’avenir, au-delà de la tombe. Tout ce que l’homme peut faire pour acquérir le bien, non dans cette vie, mais dans la vie future, c’est de croire à la doctrine que nous enseignons, de pra-