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contradiction de la vie, pas plus que la question de la vie elle-même n’existent encore, et c’est pourquoi ni l’explication des Pharisiens, ni celle des Scribes ne lui sont nécessaires et ne peuvent le guider dans la vie. Il s’instruit par le seul exemple des gens qui vivent autour de lui, et cet exemple est le même, qu’il vienne des Pharisiens ou des Scribes : les uns comme les autres ne vivent que pour le bien de la vie personnelle, et ce qu’ils enseignent à l’enfant c’est seulement les moyens d’acquérir ce bien illusoire.

Si ses père et mère sont dans le besoin, l’enfant apprend par eux que le but de la vie est d’acquérir le plus de pain et d’argent avec le moins de travail possible, de telle sorte que l’individualité animale ait toute la jouissance qu’elle peut avoir. S’il est venu au monde au milieu du luxe, il apprend que le but de la vie c’est la richesse, les honneurs, c’est de passer le temps le plus agréablement et le plus joyeusement possible.

Toutes les connaissances que le pauvre acquiert ne lui servent qu’à améliorer le bien