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Helmholtz et d’autres. Quant aux Brahmines, à Bouddha, à Confucius, à Lao-Tseu, à Épictète, à Isaïe, il arrive quelquefois qu’ils en connaissent les noms, mais souvent même ceux-ci leur sont inconnus. Il ne leur vient pas à l’esprit que le nombre des religions pratiquées de notre temps n’est pas le moins du monde de mille, mais qu’il se réduit à trois : la religion chinoise, la religion indienne et la religion hébraïque-chrétienne (celle-ci avec sa branche mahométane), et qu’on peut acheter pour cinq roubles et lire en deux semaines, les livres de ces religions ; enfin que les livres selon lesquels toute l’humanité a vécu et vit encore maintenant, à l’exclusion des sept centièmes d’individus qui nous sont presque inconnus, contiennent toute la sagesse humaine, tout ce qui a fait l’humanité telle qu’elle est.

Que la foule ne connaisse pas les doctrines, c’est encore peu de chose, mais les gens instruits, eux-mêmes, s’ils n’en ont pas fait leur spécialité, les ignorent, et les philosophes de profession ne jugent pas nécessaire de jeter un coup d’œil sur ces livres.