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DE U VIE 

sance oharnellô ; en outre nous voyons que tout lo cours de notre vie ici-bas n’est qu’une augmentation incessante, un. accroissement de notre amour, qui n^est pas interrompu^ mais est dérobé à nos regards par la mort çhari< ^ t * . . . nelle. ^ Notre vie visible m*apparaît comme un seg- h meiitdecône dont le sommet et la base sont cachés à mon regard intellectuel. La partie la plus étroite c’est le rapport dans lequel je me trouve avec cè monde quand j^ai pour la pre- mière fois conscience de moi-même ; la par- tie la plus large, c’est mon rapport actuel, le rapport le plus élevé auquel j*ai pu attein- dre* Le commencement de ce cône, son sommet, m’est caché dans le temps par ma naissance, son prolongement m’est caché par un avenir également invisible dans mon exis- tence et dans ma mort charnelles» Je n’aper- çois ni lo sommet, ni la base de ce cône; mais, àen juger par la partie que traverse ma vie visible, celle dont je me souviens, je reconnais sa nature d’une manière certaine. lime semble d’aboi’d que ce segment de cône est toute ma