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Les discussions sur ce qui ne concerne pas la vie, c’est-à-dire la question de son origine (que ce soit l’animisme, le vitalisme, ou l’idée d’une autre force) ont caché aux hommes la principale question sur la vie, cette question sans laquelle l’idée de vie n’a plus de sens et ont réduit peu à peu les hommes de la soi-disant science, ceux qui devraient guider les autres, à l’état d’un homme qui marche, se dépêche même, mais a oublié où il va.

Mais peut-être est-ce à dessein que je tâche de ne pas voir les immenses résultats acquis par la science dans sa direction actuelle ? Mais aucun résultat ne saurait corriger une fausse direction. Admettons l’impossible, que tout ce que la science contemporaine désire apprendre sur la vie, tout ce qu’elle affirme pouvoir découvrir (sans y croire elle-même), admettons, dis-je, que tout cela est découvert, que tout est clair comme le jour. Il est évident que, la matière organique provient de l’inorganique ; il est évident que la force physique passe dans les sens, la volonté, la pensée ; cela est évident, non seulement pour des lycéens, mais même pour des écoliers de l’école primaire.

Je sais que telles pensées, tels sentiments proviennent de tels mouvements. Eh bien ! Quoi donc ? Puis-je à volonté diriger ces mouvements