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d’expériences externes. Si le psychisme, disent-ils (ils affectionnent ce terme vague de leur volapuk), nous est encore inconnu, nous le connaîtrons un jour. En étudiant une ou plusieurs phases des phénomènes de la vie, nous arriverons à les connaître toutes. En d’autres termes, en examinant longtemps et attentivement un des côtés d’un objet, nous finirons par le voir de tous les côtés et même dans son ensemble.

Quelque étonnante que puisse paraître cette étrange doctrine qu’on ne peut expliquer que par le fanatisme de la superstition, elle existe cependant, et, de même que toute doctrine barbare et fanatique, elle exerce son influence pernicieuse en guidant la pensée humaine dans une fausse et vaine direction.

On a coutume de dire que la science étudie la vie sous toutes ses faces. Mais le fait est que chaque objet a autant de faces qu’il y a de rayons dans une sphère, c’est-à-dire un nombre infini, et qu’il est impossible de les étudier toutes. Il faut rechercher quelle est la plus importante et la plus nécessaire et celle qui a une importance et une utilité moindres. De même qu’on ne peut s’approcher d’un objet de tous les côtés à la fois, de même on ne peut étudier un phénomène de la vie sous toutes ses faces. Bon gré, mal gré il faut étudier une face après l’autre. Savoir ce qu’il