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DE LA VIE 195

devrait être évidente pour chacun d’eux, ils en sont si convaincus, dis-je, qu’ils repoussent avec mépris les sollicitations de la vraie vie, qu’ils ne cessent d’entendre : et dans les enseignements de la vérité, et dans les exemples tirés de la vie des hommes vivants, et dans leur cœur engourdi, où ne se tait jamais complètement la voix de la raison et de l’amour.

Il se passe quelque chose d’extraordinaire, Les hommes, la majeure partie des hommes ayant la possibilité de vivre d’une vie de raison et d’amour, sont dans la même situation que des moutons qu’on fait sortir d’une maison en feu et qui, se figurant qu’on veut les jeter dans les flammes, emploient toutes leurs forces à lutter contre ceux qui veulent les sauver.

Les hommes ne veulent pas renoncer à l’idée de la mort parce qu’ils la redoutent ; par crainte des souffrances, ils se torturent eux-mêmes et se privent du seul bien et de la seule vie qui leur soient propres.