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brutalités de la foule, d’indignation devant l’abrutissement de ces gens soi-disant chrétiens, de dégoût et de mépris pour ces gens dits instruits qui excitaient la foule et approuvaient ses actes, et, principalement, d’horreur devant le vrai coupable de tout : notre gouvernement avec son clergé qui abrutit et fanatise les hommes, et sa bande de brigands-fonctionnaires.

Le crime de Kichinev n’est que le résultat direct de la propagation du mensonge et de la violence qu’avec tant de ténacité et d’obstination fait le gouvernement russe.

L’attitude du gouvernement envers cet événement n’est qu’une nouvelle preuve de son égoïsme grossier, qui ne s’arrête devant aucune cruauté quand il s’agit de réprimer le mouvement qui lui paraît dangereux et reste indifférent devant les atrocités les plus effroyables — comme pour les massacres arméniens — si elles n’attentent pas à ses intérêts.

Voilà tout ce que je pouvais dire à propos des massacres de Kichinev, mais tout cela je l’ai exprimé depuis longtemps.