Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/357

Cette page n’a pas encore été corrigée

` LE'l"l`Iîl5S DIVERSES 347 le péché, de ne pouvoir faire un pas sans pêcher. Cet aveu fait devant le bloc de tous les péchés les éloigne de moi et me prive de l'uti— lité spirituelle, inévitable, qui, par la miséri- corde de Dieu, accompagne chaque péché : contre le poison, le eontrepoison. Le repentir ne consiste pas à regretter, en général, toute sa vie passée, mais Et voir en son âme, clairs et distincts comme alors, les traces, les restes (c’est même bien qu’il y ait des traces et des restes) des anciens péchés, et d’après eux, de se représenter vivement sa dé-I pravation, sa barbarie de jadis et d’au_jourd`hui. Pour cesser d’ètre fâché contre un homme, pour se réconcilier, pardonner, s`il y a a par- donner, pour plaindre et aimer, que taut—il? La meilleure chose est de se rappeler qu`on se rendit coupable envers lui de la même- faute. (Yest un bonheur particulier; dans ce cas, la guérison est immédiate. Mais cela arrive -rarement (il semble que ce soit rare- ment lparce que nous cherchons très mal). (Yest pourquoi il faut chercher le pareil péché, ou un analogue, ou mieux encore un pire.