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l’étonnement qu’un homme ait dit une chose étrange et ensuite l’étonnement de n’avoir pas soi-même deviné depuis longtemps ce qu’a dit cet homme, si c’est indiscutable.

Des vérités telles que celles-ci : le chrétien ne peut être militaire, c’est-à-dire assassin ; il ne peut être le valet de ces établissements qui se basent sur la violence et le meurtre, ces vérités sont si indiscutables, si simples, que, pour être adoptées des hommes, il ne faut ni dissertations, ni preuves, ni éloquence, il faut seulement les répéter sans cesse pour que la majorité les entende et les comprenne.

Les vérités : que le chrétien ne peut participer au meurtre, ou servir et recevoir le salaire arraché aux pauvres par la force qu’emploient les chefs des assassins, sont si simples et si indiscutables que quiconque les a ouïes ne les peut nier. Si les ayant entendues il continue d’agir contrairement à ces vérités, c’est seulement par l’habitude qu’il en a, et parce qu’il lui est difficile de se transformer soi-même et de faire que la majorité agisse comme lui ; si bien que ne pas suivre la vérité