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qu’elle contient, et de votre état moral ferme et courageux. Je ne puis vous donner aucun conseil sur votre façon d’agir dans l’avenir. Vous savez aussi bien que moi en quoi consiste l’œuvre du chrétien. Tous, nous devons aspirer à être parfaits comme notre Père du ciel, et nous tous, dans la mesure de nos forces, arrivons à ce degré de perfectionnement que nous laissent accessible nos faiblesses. Nous tous savons que plus nous irons loin dans ce perfectionnement, mieux ce sera pour nous. C’est pourquoi nous n’avons rien à vous apprendre, et celui qui ne supporte aucune épreuve peut encore moins apprendre quelque chose à celui qui en supporte. Je ne puis que me réjouir de ce que vous avez fait et faites, et vous souhaiter la fermeté nécessaire pour persévérer dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. Je vous souhaite aussi cette douceur et cette bonté nécessaires pour ne pas rompre vos rapports aimants avec les hommes qui se croient vos chefs. Jusqu’ici je crois que vous avez agi ainsi et j’en suis très heureux.