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210 CORRESPONDANCE INÉDITE Aux questions que vous faites: pourquoi le travail manuel s’imp0se a nous comme llune des conditions essentielles du vrai bonheur? Faut-il se priver volontairement de [activite intellectuelle, des sciences et des arts qui vous paraissent incompatibles avec le travail ma- nuel? [ A ces questions j'ai répondu commeje l’ai pu dans le livre intitulé Que faire? qui, à ce qu’on m’a dit, a été traduit en français. Je n’ai jamais envisagé letravail manuel comme un principe, mais comme l’application la plus ¤simple et naturelle du principe moral, celle qui se présente la première à tout homme sin- cere. Le travail manuel, dans notre société dé- pravée, — la société desgens dits civilisés,.- ·= s’impose à nous uniquement par la raison que le défaut principal de cette société a été, et est _§usqu’à présent, celui de se libérer de ce travail et, de proüter, sans lui rendre la pa- reille, du travail des classes pauvres, igtno—· rantes et malheureuses, qui sont esclaves, comme les esclaves du vieux monde.