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20î CORRESPONDANCE INEDITE votre chien, votre esclave, je pleurerais d’at— tendrissement comme je pleure maintenant chaque fois que j’entends votre nom. Mais qu’ai-je dit? Je ne sais pas ce qu'eprouveraient les autres?.le sais avec quelle force ces paroles répandraient sur toute la Russie le bien et l’amour. Les vérités du Christ sont vivantes dans le cœur des hommes ; elles seules sont vivantes et nous n’aimons autrui qu’au nom de ces vé- rités. Supposons, cependant, que les hommes soient accoutumés à penser que les vérités divines sont du domaine du monde spirituel et ne sont pas applicables au monde réel. Suppo- sons que les ennemis parlent ainsi : « Nous n’acceptons pas votre moyen: il est vrai qu’il n’a pas été essayé, qu’il n’est pas nuisible, qu’actuellement nous traversons une crise, mais nous savons qu’il n’est pas applicable dans le cas présent et ne peut qu’êlre préjudi- ciable. » Ils diront: « Pardonner? Prendre le bien pour le mal‘?C’est bon pour un individu, mais non pour l’État. L’application de ces vé-