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Septembre 1887.

Deux fois j’ai commencé à vous écrire, cher ami Isaac, et deux fois j’ai déchiré ma lettre avant de la terminer.

Je ne suis point changé ; je sais aussi que vous ne pouvez changer, et je vous aime comme toujours. Mais je suis comme si j’étais détaché. Écrivez-moi, je vous prie, de vous, de votre famille. Comment vivez-vous à Kiev ? J’ai toujours peur pour vous, j’ai peur que vous ne vous laissiez entraîner par l’orgueil d’un grand acte ; mais j’aime votre exploit et en suis fier.

Je vis comme auparavant. J’écris. J’ai terminé « Sur la vie ». C’est déjà à l’imprimerie. Il est probable que la censure ne le laissera pas passer. J’aurais encore beaucoup de choses à dire. Je ne sais pas si Dieu me le permettra. Mon attache avec les paysans est plus faible sans vous mais toutefois plus humaine, plus vivante qu’auparavant, et cela grâce à vous. Dans la famille, les enfants, en tout, je cons-