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et que, comme toujours, le brouhaha de la ville m’a beaucoup fatigué.

Je comprends autrement que vous l’expression la croix que nous portons. S’il plaît à Dieu, vous lirez ce que j’ai l’intention d’écrire à ce sujet. Verbalement aussi on peut tout dire, mais l’écrire, non. Je ne vous dirai qu’une chose : « Prends ta croix et suis-moi » est une expression qu’on ne peut tronquer. « Prends ta croix », selon moi n’a pas de sens (car il n’est pas en notre pouvoir de ne la pas prendre ; elle nous est imposée). Seulement il ne faut porter rien de trop, rien de ce qui n’est pas « la croix », et il ne faut pas la porter n’importe où, mais derrière le Christ, c’est-à-dire en accomplissant sa loi de l’amour de Dieu et du prochain. Votre croix, c’est la cour ; la mienne, c’est le travail de la pensée, mauvais, orgueilleux, plein de séductions. Mais…

J’ai deux demandes à vous adresser, c’est-à-dire par vous à l’empereur et à l’impératrice. N’ayez pas peur ! Je crois que ce n’est rien de bien difficile, et que vous n’aurez pas à me répondre par un refus. La demande pour l’im-