Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Soudain, on entendit le sifflet d’un train ; l’aînée revint en arrière, et la plus jeune courut en avant.

L’aînée alors lui cria :

— Ne retourne pas en arrière !

Mais la machine, en avançant, faisait tant de bruit, que la petite fille n’entendit pas ce que lui disait sa sœur ; elle comprit, au contraire, qu’elle lui ordonnait de revenir ; elle revint donc sur ses pas, et, trébuchant, elle tomba sur les rails, où elle éparpilla les champignons qu’elle voulut ensuite ramasser.

La machine approchait de plus en plus vite, et le mécanicien sifflait désespérément.

L’aînée cria :

— Laisse, laisse les champignons !

Mais la petite, croyant qu’elle lui disait de les ramasser, resta accroupie sur la voie.