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rage de toile, ils filèrent au large et se mirent à la course.

Tous deux prenaient leurs ébats comme deux lézards.

L’un prit d’abord de l’avance sur son camarade, mais bientôt se laissa devancer. Le père de l’enfant, un vieil artilleur, était sur le pont, et admirait les prouesses de son fils, quand le gamin ralentit sa marche ; le père lui cria :

— Ne te laisse pas devancer ; encore un effort !

Tout à coup quelqu’un du navire cria :

— Un requin !

Et tous nous aperçûmes sur l’eau le dos du monstre marin qui nageait droit vers les gamins.

— Arrière ! arrière ! revenez vite ! Un requin ! criait l’artilleur.

Mais les enfants riaient, s’amusaient, et