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— Laissez l’argent chez moi, et revenez demain.

Quand le tour de Baouakas et du mendiant arriva, l’émir raconta comment la chose s’était passée ; le juge l’écouta, puis il demanda au mendiant de s’expliquer.

— Tout cela n’est pas vrai, reprit celui-ci. Moi, j’étais à cheval et je traversais la ville, quand il me demanda de le prendre en croupe et de le conduire sur la place. Je le fis monter sur mon cheval et je le conduisis là où il voulait se rendre ; mais il refusa de descendre, en disant que le cheval était à lui ; ce qui n’est pas vrai !

Après un nouveau silence, le juge dit :

— Laissez le cheval chez moi, et revenez demain.

Le lendemain, une grande foule se réunit pour connaître les décisions du juge.