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qu’il lui faudra plus d’une heure encore pour se réchauffer.

— Et sa pelisse, et son bonnet, et ses bottes donc ?

— Rien n’y a fait ; je me suis faufilé dans sa pelisse, et sous son bonnet, et dans ses bottes ; alors, je me suis mis à le geler ! Et lui de se serrer, de s’envelopper, pensant : « Je vais essayer de ne faire aucun mouvement, peut-être qu’ainsi la gelée aura moins de prise sur moi. » Mais justement, cela m’allait mieux, et je m’amusai à ses dépens, si bien qu’on l’emmena presque mourant à la ville. Eh bien, et ton moujik, qu’en fis-tu ?

— Eh ! frère Gel-Nez-Rouge, c’est une mauvaise farce que tu m’as jouée là : pourquoi ne m’as-tu fait comprendre, auparavant, la difficulté de l’entreprise ? Je pensais que je gèlerais le moujik, et voilà