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Le boucher tenait dans sa main de l’argent, et, le marchand tenait la main du boucher.

Le boucher disait :

— J’ai acheté de l’huile chez cet homme, et je tirais ma bourse pour le payer, lorsqu’il me saisit la main pour me voler de l’argent, et nous sommes venus devant toi, moi tenant ma bourse et lui me tenant la main.

— Non, l’argent m’appartient, et lui, c’est un voleur !

— Ce n’est pas vrai ! répondit le marchand d’huile ; le boucher vint m’acheter de l’huile, et il me demanda de lui changer une pièce d’or ; je pris l’argent et je le mis sur le comptoir, il s’en empara et allait s’enfuir, alors je le saisis par la main et l’amenai ici.

Après un silence, le juge répondit :