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— Voyez-vous, murmura-t-il, le bonheur qui m’arrive ! Toute cette nuit, je vais en retirer un gros tas d’écus, et demain je serai riche ! Dès le matin, je jetterai la bourse dans l’eau, et je vivrai à ma guise.

Mais le matin, il changea d’avis.

— Pour en retirer encore autant, dit-il, je n’aurais qu’à rester une seule journée devant ma bourse.

Il en retira donc tout le jour, puis il en voulut encore, et encore, ne pouvant se décider à quitter la bourse.

Cependant, il sentit la faim, et s’aperçut qu’il n’avait rien chez lui, que du pain noir. Aller acheter quelque chose de meilleur, c’était chose impossible ; car il n’aurait plus que des pierres au lieu d’argent s’il ne jetait pas auparavant la bourse dans la rivière. Il aurait bien voulu manger, mais non pas se séparer de la bourse. Il