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Le chasseur posa le chevreuil à terre et tira sur le sanglier.

Le sanglier se jeta sur le chasseur, l’éventra, et tous deux expirèrent en même temps.

Le loup flaira le sang et s’approcha de l’endroit où étaient étendus le sanglier, le chevreuil, le chasseur et son arc.

Le loup tout joyeux pensa :

— Voilà de quoi manger pour longtemps ; seulement, il ne faut pas dévorer tout à la fois, mais petit à petit ; et pour que rien ne se perde, je mangerai d’abord ce qui est le plus dur, et je garderai pour mon dessert ce qui est plus tendre et plus doux.

Le loup flaira successivement le chevreuil, le sanglier et l’homme, et il se dit :

— Ceci est tendre, je le mangerai après ; d’abord, je vais manger les cordes de cet arc. Et il se mit à ronger les cordes.