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le poil du fauve se dressa, et l’animal rugit.

On les laissa donc, et ils vécurent toute une année en compagnie l’un de l’autre.

Mais au bout d’un an, le chien tomba malade et mourut. Le lion cessa alors de manger ; il flairait et léchait le chien ou le retournait de sa patte. Quand il comprit que l’animal était mort, il bondit ; son poil se hérissa, et, fouettant son corps de sa queue, il se jeta sur les barreaux de sa cage et les mordit ; il s’agita, se débattit tout le jour en rugissant, puis il s’étendit près du chien mort et se calma.

Le maître voulait emporter le cadavre du chien, mais le lion ne laissait approcher personne. On pensa que l’animal oublierait son chagrin, si on lui donnait un autre chien ; mais le lion, aussitôt, le mit en morceaux. Puis, il prit dans ses pattes le