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son cou portait les traces d’une morsure. Dix jours après, Droujok devint sombre. Il ne buvait pas, ne mangeait pas, et, un jour, il mordit un jeune chien ; alors, on l’enferma dans une chambre noire. Les enfants, ne comprenant pas pourquoi l’on enfermait Droujok, allèrent, en cachette, voir ce que faisait le petit chien.

Ils ouvrirent la porte et l’appelèrent.

Droujok faillit les renverser en s’élançant dans la cour, puis il alla se cacher dans le jardin, sous un arbre.

Lorsque la barinia vit Droujok, elle l’appela ; mais le chien ne vint pas, n’agita pas sa queue, et ne la regarda même pas.

Son regard était trouble, et la bave sortait de sa gueule.

La barinia appela son mari :

— Viens vite ! on a laissé échapper Droujok, il est complètement enragé.