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princesse ; puis l’arbre fut coupé et jeté dans la mer.

Le neuvième jour, la mer rejeta l’arbre sur les côtes du Japon ; les Japonais retirèrent de l’arbre la belle princesse vivante ; mais aussitôt qu’elle vit le jour, elle mourut et se transforma en ver à soie.

Le ver à soie grimpa sur le mûrier et se mit à ronger les feuilles.

Un jour, il ne mangea plus et cessa de se mouvoir ; mais cinq jours après, — c’était l’espace de temps que la princesse avait passé dans le désert, — le ver se ranima ; de nouveau il rongea les feuilles de l’arbre pendant quelques jours et se rendormit.

Puis, au bout d’un temps égal à celui que les vautours avaient mis à rapporter la princesse, le ver se ranima encore et se rendormit.