Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais tu n’auras pas la force de labourer.

Et Lipouniouchka prend la charrue et se met à labourer ; il travaille et il chante.

Un barine passait près du champ ; il aperçut le vieux qui déjeunait, tandis que le cheval labourait tout seul.

Le barine descendit de voiture et dit au vieillard :

— Comment se fait-il, vieux, que ton cheval laboure tout seul ?

Et le vieux répondit :

— J’ai là un petit gamin qui le conduit, c’est lui que vous entendez chanter.

Le barine s’approcha et vit Lipouniouchka ; il dit alors :

— Vieux, vends-moi ce petit !

Et le vieux répondit :

— Non, je ne puis pas le vendre, car je n’ai que lui.