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n’as point pleuré, tandis que la vue d’un pauvre mendiant t’émeut.

Psamménite répondit :

— Dites à Cambyse que mon propre malheur est si grand que je ne puis même plus le déplorer, mais j’ai pitié de mon ami, parce que, dans sa vieillesse, de riche qu’il était il est tombé si pauvre.

Un autre tzar, prisonnier lui aussi, se trouvait là ; quand il entendit les paroles de Psamménite, son malheur lui apparut plus grand, et il se mit à pleurer.

Tous les Perses présents s’attendrirent ; Cambyse lui-même parut s’émouvoir : il ordonna d’amener Psamménite devant lui, et de gracier le fils du prisonnier.

On amena donc Psamménite devant Cambyse, qui lui fit grâce ; quant à son fils, il était déjà exécuté.