Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et de la partager ensuite, attendu que les uns ont charrues, chevaux et charrettes, tandis que les autres en manquent, et que, de plus, certains des habitants ne savent pas cultiver la terre ou n’en ont pas la force. Il est également très difficile de partager les champs en lots de qualités égales. Si, pour atteindre ce but, on répartissait les lots de diverses qualités, de façon que chacun ait pour sa part des terres excellentes, moyennes et mauvaises, des terres de labour, de pâturage et de bois, alors les terrains seraient trop morcelés.

De plus, cette répartition serait dangereuse parce que ceux qui ne veulent pas travailler ou qui ont grand besoin d’argent céderaient leurs terrains aux riches, et ainsi les grandes propriétés se reconstitueraient.

C’est pourquoi les habitants du pays décident de laisser la terre telle quelle à ceux qui la possèdent, mais en forçant chaque propriétaire à verser dans la caisse commune une somme représentant le revenu — estimé d’après la qualité et la situation du terrain, — que rapporte aux propriétai-