Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lutaire et surtout le plus pratique de tous ceux que je connais. On peut se le représenter en raccourci de la façon suivante :

Imaginons qu’en un pays quelconque toute la terre appartienne d’abord à deux propriétaires, — l’un très riche et vivant à l’étranger, l’autre moins riche et s’occupant à la maison, — et puis à une centaine de paysans possesseurs de lots moindres. De plus, le pays est habité par quelques dizaines d’artisans, de commerçants, de fonctionnaires, n’ayant pas de terre.

Supposons que tous les habitants arrivent à se convaincre que toute la terre est un bien commun et décident d’en disposer conformément à cette conviction.

Comment doivent-ils précéder ?

Il est impossible d’enlever toute la terre à ceux qui la possèdent et d’autoriser chacun à choisir le lot qui lui plaira, car il y aura toujours plusieurs amateurs pour un même terrain, d’où résulteront des querelles interminables. Il n’est pas plus aisé de s’unir en une seule association, de labourer, faucher, rentrer la récolte en commun