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ouvriers comprenaient bien que travailler pour les autres est une mauvaise action, les hommes qui labourent les champs des propriétaires deviendraient de moins en moins nombreux.

Il y a bien des millions de personnes qui assurent leur existence sans labourer les terres des autres, en s’occupant, à la maison ou au dehors, à des travaux les plus variés. Ces centaines de mille, ces millions de paysans qui, malgré la difficulté d’une telle résolution, quittent leurs vieilles demeures et s’en vont en de nouveaux endroits où ils reçoivent des terrains en quantité suffisante et les travaillent, n’ont pas besoin, eux, d’affermer les propriétés des autres ; il en est beaucoup qui, non seulement ne souffrent pas de la pauvreté, mais qui s’enrichissent et oublient bientôt la misère qui les a chassés. De même les paysans, bons cultivateurs, qui possèdent de petits terrains et vivent sobrement en soignant bien leurs champs, n’ont pas besoin pour vivre de travailler pour les propriétaires ou de louer leurs terres. Il y a