Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je ne vous contredis pas et je ne discute pas ; je voudrais seulement effacer un malentendu.

La doctrine du Christ se distingue de toutes les autres, et surtout de celle de l’Église, précisément parce qu’elle ne considère aucun état comme définitif ; elle dit : « Soyez parfaits comme votre Père aux cieux ». La pureté, la vie dans le présent, l’absence du souci du lendemain, l’abnégation, tout cela constitue un idéal tel qu’un cercle parfait, une ligne droite parfaite qui n’existent point en réalité, mais dont la représentation est nécessaire pour tendre à en approcher.

Or, tous les cultes, tant païens que de diverses Églises, affirment qu’une certaine compréhension de la vérité et un certain degré de sa réalisation peuvent entièrement satisfaire l’homme.

Le christianisme a pour effet la marche incessante vers la perfection ; les religions de l’Église, — si rationnelles qu’elles soient, — enfantent, par contre, l’inertie.

Les commandements du Christ ne pres-