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telle prière est une confession, un examen de conscience, le contrôle des actes passés et l’indication de la ligne de conduite dans l’avenir.

On m’a offensé, j’éprouve pour l’offenseur du ressentiment, je lui veux du mal ou je ne veux pas lui faire le bien que je pourrais lui rendre ; ou encore, j’ai perdu ma fortune, j’ai perdu un être aimé, ou je vis en désaccord avec ma foi. Si je ne m’absorbe pas dans la prière, si je m’adonne aux distractions, je ne pourrai me défaire d’un ressentiment pénible envers l’offenseur ; la perte de l’être aimé ou de mon bien assombrira mon existence ; en un mot, en étouffant les appels de ma conscience, je me sentirai malheureux.

Mais si, en mon for intérieur, en face de ma conscience et de Dieu, j’examine mes actes, tout change : c’est moi que je condamne, et non mon ennemi, et je cherche l’occasion de lui faire du bien ; j’accepte comme une épreuve mes avanies, je tâche de les supporter avec soumission et j’arrive à m’en consoler ; je me rends compte de mes actes : je ne me cache plus le désac-